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FAITS SAILLANTS
Selon les estimations, la production de riz de mousson (riz aquatique et riz pluvial) devrait sélever à presque 1,5 million de tonnes en 1998 malgré la sécheresse qui a touché certaines zones pendant et après le repiquage. Ce volume est légèrement inférieur à celui de 1997, mais supérieur d'environ 7 pour cent à la moyenne. Les inondations - risque principal pour la culture du riz de mousson - ont été moins importantes quhabituellement.
La production de riz (irrigué) de contre-saison devrait sétablir à 269 000 tonnes en 1999, soit 26 pour cent de plus que lan dernier, grâce à une forte augmentation de la superficie irriguée.
La production totale de riz en 1998/99 se chiffrera donc à environ 1,8 million de tonnes, soit 22 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années et un pour cent de plus que le volume de 1997/98.
Selon les estimations de production actuelles, les besoins dimportation de riz seront très réduits (3 000 tonnes environ) et totalement couverts par des opérations commerciales.
Cependant, si la production de la culture de contre-saison ne correspond pas aux prévisions, ces besoins seront nettement plus importants.
Malgré laugmentation de la production nationale, de nombreux ménages ruraux continuent à avoir des difficultés pour se procurer de la nourriture. Ce problème est aggravé par le prix relativement élevé des denrées sur le marché mondial, par une dévalorisation rapide de la monnaie et par lampleur du déficit budgétaire.
Suite à des rapports inquiétants sur les perspectives de lalimentation et à la demande du gouvernement, une mission conjointe FAO/PAM dévaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires sest rendue dans la République démocratique populaire lao du 19 janvier au 8 février 1999 pour estimer la production de riz de la campagne principale de 1998, établir des prévisions sur la culture irriguée de 1999, et évaluer les besoins dimportation, y compris laide alimentaire nécessaire pour lannée de commercialisation 1998/99. Des consultations ont eu lieu à Vientianne avec les ministères concernés et les représentants des donateurs, des ONG et des Nations Unies. Le travail de la mission a porté sur des zones touchées par la sécheresse, à savoir les provinces de Khammoune, de Saravan et de Savannakhet. Léquipe a rencontré des responsables des provinces et des districts, des ONG, des agriculteurs, des chefs de village et des négociants. Elle a pu également observer létat des cultures de riz de contre-saison qui étaient en cours de repiquage.
Selon les estimations, la production de riz de 1998/99 devrait sétablir à 1,77 million de tonnes, ce qui représente 22 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années et un volume légèrement supérieur à lan dernier, malgré une sécheresse localisée et une forte diminution des semis de riz pluvial. Laugmentation de la production s'explique principalement par le peu de dégâts provoqués par les inondations (ce qui est inhabituel) et par une expansion de la superficie consacrée au riz (irrigué) de contre-saison.
Compte tenu de la bonne production nationale, les besoins dimportation devraient être minimes (3 000 tonnes, selon les estimations). A moins que la culture de contre-saison ne subisse des dégâts en fin de campagne, il est peu probable qu'il y ait une forte pression à la hausse sur les prix moyens des denrées alimentaires, qui encouragerait les importations. Le secteur public ne prévoit pas dachat à létranger. Si la production de la récolte de contre-saison nest pas satisfaisante, le volume dimportations commerciales sera limité par lampleur du déficit budgétaire, la faiblesse du taux de change et le cours relativement élevé du riz sur le marché mondial.
Selon les estimations de production, le pays, dans lensemble, nenregistrera pas de déficits vivriers nécessitant des secours alimentaires durgence. Néanmoins, il est toujours difficile de se procurer de la nourriture et les ménages chroniquement exposés à linsécurité alimentaire devront sans doute bénéficier dune aide alimentaire ciblée (sous forme notamment de projets vivres-contre-travail).
Le graphique 1 montre la variation de la superficie récoltée et de la production de riz de 1990/91 à 1997/98 et donne des prévisions pour 1998/99. Pour la période considérée, la superficie récoltée, de 600 000 hectares environ, ne change pratiquement pas et la production oscille entre 1,2 et 1,8 million de tonnes.
* prévision
En ce qui concerne lannée de production 1998/99, la sécheresse qui a sévi de juin à juillet 1998 a affecté le repiquage du riz tardif mais de nombreux riziculteurs ont été en mesure de repiquer. Les inondations - risque majeur susceptible de réduire les rendements des zones de production principales - ont été moins importantes que de coutume. La production de riz aquatique et de riz pluvial (de mousson) a été, au total, légèrement inférieure à la récolte (exceptionnelle) de 1997 mais supérieure à la moyenne des cinq dernières années. Selon les estimations actuelles, une récolte de riz de contre-saison 1999 abondante, permettrait dobtenir une production totale de 1,8 million de tonnes en 1998/99, soit un pour cent de plus quen 1997/98 et 22 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années (le riz de 1998/99 étant consommé en 1999).
RÉGION/ Province |
1997/98 | Moyenne sur cinq ans | 1998/993/ | 1998/99 en tant que % de la moyenne sur cinq ans | ||||
Superficie1/ | Production2/ | Superficie | Production | Superficie | Production | Superficie | Production | |
Phongsaly | 22 | 42 | 24 | 38 | 22 | 41 | 92 | 105 |
Luang Namtha | 18 | 43 | 19 | 37 | 19 | 46 | 98 | 111 |
Oudomxay | 27 | 62 | 32 | 62 | 28 | 61 | 87 | 92 |
Bokeo | 14 | 46 | 14 | 32 | 14 | 47 | 101 | 126 |
Louang Prabang | 45 | 90 | 50 | 90 | 44 | 97 | 88 | 106 |
Houaphan | 21 | 53 | 24 | 55 | 19 | 49 | 77 | 88 |
Xaignabouli | 32 | 91 | 32 | 78 | 31 | 89 | 97 | 110 |
NORD | 181 | 428 | 195 | 392 | 176 | 430 | 90 | 104 |
Préfecture de Vte | 57 | 205 | 48 | 146 | 70 | 226 | 146 | 149 |
Xieng Khouang | 21 | 46 | 21 | 51 | 14 | 43 | 68 | 88 |
Province de Vte | 38 | 126 | 37 | 110 | 47 | 158 | 127 | 148 |
Bolikhamxay | 24 | 62 | 22 | 48 | 32 | 90 | 148 | 202 |
Khammouane | 39 | 115 | 31 | 83 | 43 | 126 | 136 | 154 |
Savannakhet | 109 | 348 | 89 | 249 | 100 | 325 | 113 | 126 |
Zone spéciale | 7 | 17 | 4 | 5 | 6 | 17 | 181 | 219 |
CENTRE | 296 | 918 | 252 | 691 | 312 | 985 | 124 | 141 |
Salavane | 49 | 137 | 41 | 110 | 44 | 97 | 109 | 93 |
Sekong | 6 | 12 | 6 | 11 | 5 | 9 | 86 | 83 |
Champassak | 83 | 229 | 75 | 199 | 90 | 234 | 121 | 120 |
Attapeu | 13 | 34 | 12 | 29 | 10 | 17 | 77 | 59 |
SUD | 151 | 413 | 134 | 349 | 150 | 357 | 112 | 105 |
TOTAL | 628 | 1 759 | 581 | 1 432 | 638 | 1 773 | 110 | 122 |
Le riz aquatique de mousson est principalement cultivé dans la vallée du Mékong. Il sagit essentiellement dune culture pluviale, bénéficiant dune irrigation limitée. Les périodes de sécheresse entre juin et août ont entravé le repiquage du riz tardif et entraîné une réduction du rendement des variétés à cycle long repiquées très tôt. Un repiquage généralisé a contribué à atténuer les effets de la sécheresse. La campagne sest terminée normalement et les précipitations en fin de saison ont été proches de la normale. La formation des grains des variétés tardives à cycle long plantées a souffert dun déficit dhumidité en fin de saison. Les zones situées au sud et au centre de la vallée du Mékong, à savoir Khammoune (2 districts), Houphan (2 districts), Savannakhet (5 districts), Sekong (1 district) et Attapue (4 districts) ont été les plus touchées. Le graphique 2 montre le niveau des précipitations en 1998 à Savannakhet, lune des principales zones de production rizicole.
Les rendements ont considérablement varié, même à lintérieur des districts, traduisant les différences de précipitations locales entre juin et août. En général, les riziculteurs ayant obtenu des variétés de semences à cycle court, ont été mieux armés pour atteindre de meilleurs rendements. Selon les rapports, les dégâts provoqués par les ravageurs ont été minimes, et bien moins importants quen 1997. Les rongeurs, les oiseaux et les foreurs de la tige sont les ennemis endémiques du riz.
Les inondations constituent le risque majeur pour la culture du riz aquatique. Au niveau national, elles sont la cause principale de la variabilité des rendements et des superficies récoltées. Cette année, la production, qui est supérieure à la moyenne, sexplique par labsence dinondations plutôt que par des changements radicaux de technologie. Les sols alluvionnaires portant le riz aquatique contiennent peu de matière organique et ont tendance à être acides. Lapport dengrais organiques et minéraux est faible et la pratique du chaulage est pour ainsi dire inconnue. Les doses dapplication par hectare sont, en moyenne, de 10 kg environ et consistent surtout en phosphate dammonium et en urée. A lexception de deux fabriques nationales qui produisent de lengrais organique traité, en petite quantité, la plupart des engrais sont importés. Lors des campagnes agricoles de 1998/99, une plus grande quantité dengrais a pu être importée, grâce principalement aux subventions financières dun donateur. Bien que la fertilisation permette en général dobtenir de meilleurs rendements, un récent rapport indique quen réalité, les résultats ont été peu satisfaisants car faute dinformations effectives, les engrais ont été utilisés de manière aléatoire. Laugmentation de lapport dengrais en 1998 naura probablement quun effet minime sur la production totale.
Le marché intérieur des intrants et de la production, peu développé (dont on parlera ci-après), et linsuffisances des services de vulgarisation ont perpétué lexistence dune agriculture à faible technologie, malgré les efforts du gouvernement visant à fournir davantage de semences de meilleure qualité, dengrais et de moyens dirrigation. Par ailleurs, les crédits agricoles sont extrêmement limités bien que les ventes, dans les principales provinces à excédent vivrier, seffectuent sur la base de contrats à terme, permettant ainsi aux riziculteurs dacquérir des intrants. Les variétés des semences de riz gluant, qui dominent la production, attestent de la faible commercialisation de la production rizicole. Ces variétés, qui constituent la denrée de base la plus prisée de la population, en particulier dans les zones rurales, sont en général dun rendement inférieur, plus sensibles à la verse, et moins rentables que les variétés non glutineuses. Selon des sources officielles, les rendements de riz aquatique sont en forte augmentation depuis la fin des années 70.
RÉGION/ Province |
1997 | Moyenne sur cinq ans, 1993-1997 | 1998 | 1998 en % de la moyenne sur cinq ans | ||||
Superficie1/ | Production2/ | Superficie | Production | Superficie | Production | Superficie | Production | |
Phongsaly | 6 | 18 | 5 | 14 | 6 | 18 | 111 | 133 |
Luang Namtha | 7 | 23 | 6 | 20 | 7 | 26 | 117 | 130 |
Oudomxay | 9 | 30 | 8 | 26 | 7 | 25 | 92 | 95 |
Bokeo | 9 | 34 | 7 | 25 | 9 | 38 | 131 | 153 |
Louang Prabang | 9 | 31 | 9 | 27 | 10 | 33 | 108 | 125 |
Houaphan | 10 | 35 | 8 | 28 | 10 | 34 | 116 | 120 |
Xaignabouli | 18 | 62 | 17 | 56 | 20 | 71 | 120 | 127 |
NORD | 67 | 234 | 60 | 195 | 68 | 246 | 114 | 126 |
Préfecture de Vte | 43 | 137 | 39 | 118 | 46 | 148 | 120 | 125 |
Xieng Khouang | 13 | 42 | 12 | 38 | 12 | 39 | 95 | 104 |
Province de Vte | 30 | 107 | 30 | 95 | 35 | 127 | 119 | 134 |
Bolikhamxay | 16 | 41 | 13 | 31 | 22 | 66 | 174 | 208 |
Khammouane | 34 | 96 | 28 | 75 | 35 | 100 | 124 | 133 |
Savannakhet | 93 | 293 | 80 | 241 | 82 | 265 | 102 | 110 |
Zone spéciale | 4 | 12 | 3 | 9 | 4 | 14 | 130 | 145 |
CENTRE | 231 | 727 | 204 | 605 | 237 | 758 | 116 | 125 |
Salavane | 37 | 110 | 32 | 97 | 37 | 80 | 116 | 83 |
Sekong | 2 | 7 | 2 | 5 | 2 | 5 | 137 | 106 |
Champassak | 73 | 193 | 70 | 186 | 78 | 186 | 111 | 100 |
Attapeu | 10 | 29 | 9 | 25 | 7 | 14 | 75 | 56 |
SUD | 123 | 339 | 113 | 313 | 124 | 285 | 110 | 91 |
TOTAL | 421 | 1 300 | 377 | 1 113 | 429 | 1 290 | 114 | 116 |
Le riz pluvial est cultivé durant la mousson, en peuplement homogène ou hétérogène. La technique de production prédominante requiert très peu dintrants et la méthode du brûlis est utilisée pour préparer les sols. Selon les rapports, la superficie totale consacrée au riz pluvial en 1998 a diminué de 13 pour cent par rapport à 1997 et de 25 pour cent par rapport à la moyenne sur cinq ans. Cette forte réduction résulte dune politique visant à limiter la destruction des ressources forestières.
La production du riz pluvial est faible et, en général, plus variable que celle du riz aquatique. Daprès les données officielles, les rendements moyens sont en légère progression depuis le milieu des années 70 mais cette information est contestée. Selon un rapport, la pression de la croissance démographique et les restrictions imposées à la pratique du brûlis ont entraîné une diminution des périodes de jachère qui, dans les années 50, étaient en moyenne de 38 ans alors quelles étaient de 5 ans en 1992. Parallèlement, les périodes de culture se sont allongées. Compte tenu de la faible fertilité des sols à riz pluvial, les seconds et les troisièmes semis procurent toujours des rendements inférieurs à ceux obtenus sur des terres nouvellement défrichées. La variabilité des rendements provient surtout des conditions météorologiques et de la présence des ravageurs. Selon les estimations, la production nationale en 1998 a été, en moyenne, de un pour cent supérieure à la moyenne des cinq dernières années. Dans les principales zones de production du nord, les rendements ont été de 3 pour cent supérieurs à la moyenne alors que dans les zones est des Régions méridionales, notamment dans les provinces de Saravan et de Attapue, ils ont été nettement inférieurs à la moyenne. Le riz pluvial a subi les effets dune sécheresse intermittente, surtout au moment de la levée et de la floraison. Dans la province de Houphan, les rendements ont été également affectés par des attaques de ravageurs particulièrement importantes.
RÉGION/
Province |
1997 | Moyenne sur cinq ans, 1993-1997 | 1998 | 1998 en % de la moyenne sur cinq ans | ||||
Superficie1/ | Production2/ | Superficie | Production | Superficie | Production | Superficie | Production | |
Phongsaly | 16 | 24 | 19 | 25 | 16 | 22 | 86 | 88 |
Luang Namtha | 11 | 20 | 13 | 21 | 11 | 19 | 87 | 88 |
Oudomxay | 18 | 30 | 24 | 39 | 20 | 34 | 84 | 88 |
Bokeo | 6 | 11 | 7 | 13 | 5 | 9 | 71 | 68 |
Louang Prabang | 35 | 53 | 40 | 61 | 33 | 57 | 82 | 94 |
Houaphan | 10 | 14 | 15 | 26 | 8 | 11 | 50 | 42 |
Xaignabouli | 13 | 24 | 14 | 24 | 9 | 14 | 63 | 56 |
NORD | 109 | 176 | 133 | 210 | 102 | 166 | 77 | 74 |
Préfecture de Vte | 2 | 16 | 1 | 4 | 7 | 12 | 578 | 261 |
Xieng Khouang | 9 | 3 | 8 | 11 | 2 | 3 | 24 | 28 |
Province de Vte | 4 | 6 | 5 | 7 | 6 | 11 | 106 | 151 |
Bolikhamxay | 5 | 7 | 8 | 12 | 4 | 6 | 55 | 50 |
Khammouane | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 | 2 | 79 | 93 |
Savannakhet | 5 | 8 | 5 | 9 | 3 | 5 | 60 | 59 |
Zone spéciale | 3 | 5 | 3 | 4 | 2 | 3 | 76 | 83 |
CENTRE | 29 | 47 | 31 | 48 | 25 | 41 | 81 | 87 |
Salavane | 8 | 13 | 8 | 14 | 2 | 1 | 23 | 7 |
Sekong | 3 | 4 | 5 | 7 | 3 | 3 | 61 | 49 |
Champassak | 2 | 2 | 3 | 5 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Attapeu | 3 | 4 | 3 | 4 | 2 | 2 | 72 | 52 |
SUD | 16 | 24 | 19 | 30 | 7 | 6 | 36 | 21 |
TOTAL | 154 | 247 | 183 | 287 | 134 | 214 | 74 | 74 |
En 1999, lobjectif est daccroître fortement la culture de contre-saison (de riz, dans sa quasi totalité). Il est prévu de repiquer du riz sur 75 000 hectares, contre 50 000 en 1998. Cette augmentation résulte de limportation dun grand nombre de pompes et de la pression administrative des autorités locales. Le prix élevé du riz de contre-saison constitue un stimulant économique pour les producteurs ayant accès aux marchés qui sont regroupés le long de la principale voie de communication, la route 13. Au moment de la visite de la mission, la préparation des sols et le repiquage étaient en cours. Pour lessentiel, le riz de contre-saison est produit dans la vallée du Mékong où la mission a pu observer les travaux en cours et réalisé des entretiens auprès de riziculteurs.
Lobjectif officiel utilisé par le gouvernement pour calculer la production totale de riz en 1998/99 semble fort ambitieux. Le manque dexpérience de l'utilisation des pompes dirrigation, la pénurie de carburant, la disponibilité restreinte de semences de meilleure qualité et le manque de liquidités des agriculteurs limiteront la préparation des sols. Le prix de location des motoculteurs est également monté en flèche. La mission na pu effectuer une estimation indépendante de la surface cultivée mais on suppose que la superficie effectivement récoltée sera inférieure à lobjectif, comme les années précédentes (2 pour cent environ, au niveau national, pour le riz de contre-saison).
Il est également peu probable que lobjectif fixé pour la production de riz de contre-saison (4,1 tonnes de paddy par hectare) soit atteint. De nombreuses preuves montrent que les riziculteurs manquent de stimulants, sauf dans les zones situées à proximité des routes principales. La mission a pu observer linsuffisance des moyens pour lutter contre les ravageurs. En outre, les engrais et les variétés de semences de meilleure qualité ne sont pas assez utilisées pour que les objectifs de production soient réalistes. Enfin, plusieurs rivières secondaires risquent de se tarir avant que le riz natteigne le stade de la floraison et la mission a remarqué que le riz nouvellement repiqué était endommagé par des foreurs de la tige. Afin détablir ses prévisions, la mission sest donc basée sur les rendements moyens de la culture de contre-saison des cinq dernières années, qui sont de 3,77 tonnes par hectare.
RÉGION |
1998 | Moyenne sur
cinq ans, 1994-1998 |
19993/ | |||
Superficie1/ | Production2/ | Superficie | Production | Superficie | Production | |
NORD | 5 | 19 | 6 | 9 | 6 | 19 |
CENTRE | 35 | 144 | 45 | 63 | 50 | 186 |
SUD | 13 | 50 | 2 | 11 | 19 | 64 |
TOTAL | 53 | 213 | 53 | 83 | 74 | 269 |
Le manioc et la patate douce sont essentiellement cultivés sur des parcelles situées en plaine, souvent en peuplement hétérogène. Dans lest du pays, ces cultures ont souffert de la cessation précoce des pluies et, bien que la situation varie, la production, dans les mois à venir, risque dêtre inférieure à la moyenne. Le rendement des variétés locales est très faible, même lorsque les conditions de croissance sont favorables. La forêt fournit toute une variété daliments, notamment taro, pousses de bambou et gibier, bien que ce dernier se soit raréfié. Il nexiste aucune donnée sur la consommation ou sur la disponibilité des produits de la forêt. Ces ressources se sont peut-être épuisées en raison de la compétition, plus rude cette année, dans les zones de collines touchées par la sécheresse. Le maïs, qui, en terme de superficie ensemencée, est la deuxième culture du pays, est cultivé sur les coteaux à laide de techniques rudimentaires. Il est surtout destiné à lalimentation des animaux, et la réduction probable de la production aura peu deffet sur les marchés alimentaires en 1999.
Le bétail était en assez bonne santé, bien que l'on signale par endroits de sérieuses poussées de maladies non identifiées dans les troupeaux de bovins et de porcins, ainsi que parmi la volaille. En plaine, la forte augmentation des superficies consacrées à la culture de contre-saison a sans doute limité les zones de pâturage. Selon les données officielles, le nombre de têtes de bétail a nettement progressé depuis les cinq dernières années, traduisant une augmentation de la demande tant pour le ravitaillement des zones urbaines que pour lexportation.
Vu la valeur de la production et sa place dans le régime alimentaire, le riz reste la denrée la plus importante de léconomie rurale. Etant donné que les autres produits influent peu sur la demande de riz, ils nont pas été inclus dans le bilan alimentaire national présenté ci-après.
Les stocks officiels détenus par le pays, les provinces et les districts ou dans les magasins dEtat sont limités et il nexiste pas de données complètes. Etant donné que lessentiel de la récolte est disponible peu de temps avant la fin de lannée, les stocks de report des exploitations ou ceux destinés aux échanges commerciaux sont sans doute peu importants. Aucun des villageois interviewés par léquipe na signalé disposer dun stock. En labsence de données complètes et fiables, on présume, conformément aux missions précédentes, que le prélèvement sur les stocks sera nul.
La croissance démographique est sans doute le facteur principal influant sur la variation de la demande annuelle de riz. Lextrapolation officielle concernant la population à la mi-1999 est basée sur un taux de croissance constant, inter-recensements, de 2,5 pour cent par an. Selon ce calcul, la population sélèverait à 5,1 millions de personnes à la mi-1999. On ne prévoit aucun rapatriement massif au cours de lannée à venir et selon les estimations officielles, le flux des rapatriés sest pour ainsi dire tari. Il est également probable que lémigration temporaire (en direction de la Thaïlande principalement) ait diminué en raison du ralentissement de léconomie de ce pays. Cependant, aucune donnée ne peut étayer ces hypothèses.
Dans lensemble, la demande de riz par habitant ne devrait guère changer cette année. Selon les projections actuelles, la croissance du PIB par habitant sera pour ainsi dire nulle en 1999. Il est difficile de prévoir le prix du riz au détail car les données sur les prix du marché reflètent un taux dinflation élevé, privant de sens lanalyse des variations de prix théoriques.
Le prix de détail du riz est difficile à estimer en raison de la forte influence du prix théorique sur les calculs de lIndice des prix à la consommation (IPC), du changement récent apporté à la base de l'IPC et de léchantillonnage restreint des lieux où sont recueillies les données sur les prix de détail. Etant donné que la demande de riz sert essentiellement à couvrir les besoins de subsistance de la population, elle risque, dans tous les cas, de ne pas avoir une très grande élasticité-prix. La norme officielle portant sur la consommation de riz (180 kilos de riz usiné par habitant et par an) semble constituer une base plausible pour estimer les utilisations alimentaires en 1999 et a servi pour établir le bilan céréalier du pays.
Les semences et les pertes après-récolte sont deux éléments importants à déduire de la production. La forte utilisation du riz pour le brassage est prise en compte dans les estimations sur les usages alimentaires. Afin de préparer le bilan de 1999, la mission a suivi les normes du Ministère de lagriculture et des forêts (MoAF) et appliqué un taux constant de perte après récolte de 10 pour cent (de la production). Ce pourcentage est sans doute sous-évalué car la majeure partie de la récolte est entreposée dans les exploitations, et donc exposée aux attaques des rongeurs et autres ravageurs. En outre, cette méthode suppose implicitement que les pertes, pour les produits importés, sont nulles. En labsence des preuves concluantes dune étude, il a été impossible de disposer dune base solide pour revoir le pourcentage avancé par le MoAF.
Les estimations du Ministère de lagriculture et des forêts concernant lutilisation des semences sont calculées en multipliant lobjectif fixé pour les superficies de riz aquatique et de riz pluvial (pour la campagne à venir) par un taux densemencement de 60 et de 80 kg par hectare respectivement. Les taux densemencement sont à leur tour basés sur les recommandations du MoAF, et non sur les données dune étude. Une fois de plus, la mission na pu disposer daucune autre source de données et ces taux ont donc été utilisés. La consommation totale de semences a été basée sur des prévisions plutôt que sur des objectifs de semis, en utilisant une moyenne linéaire sur 10 ans.
Le tableau 5 présente un bilan de loffre et de la demande de riz en 1999. Ce tableau montre que le pays enregistra un faible déficit rizicole (environ 3 000 tonnes) qui sera couvert par des importations commerciales.
1999 | |
Disponibilités intérieures | 1 064 |
|
1 064 |
|
0 |
Utilisation totale | 1 067 |
|
916 |
|
151 |
Besoins dimportation | 3 |
|
3 |
Il existe peu de barrières douanières ou institutionnelles
aux importations commerciales et les restrictions quantitatives sur le commerce
du riz et autres produits alimentaires ont été levées
en 1998. Actuellement, les droits dimportation du riz sont de 5 pour
cent seulement.
Daprès lensemble des chiffres et des estimations sur la production vivrière, le pays nenregistrera pas de pénuries majeures et ne nécessitera donc pas de secours alimentaires durgence. Cependant, les ménages exposés à linsécurité alimentaire sont nombreux. La majorité de la population rurale ne produit que pour subvenir à ses besoins et de nombreuses familles ne produisent pas assez de riz pour se nourrir. En outre, la difficulté de se procurer des produits alimentaires provient i) des possibilités demploi limitées en dehors de lagriculture, ii) des catastrophes, souvent localisées, mais ininterrompues depuis plusieurs années qui ont réduit les biens des ménages et iii) dun net déséquilibre dans la répartition des revenus. Linsuffisance du système de protection sociale, les difficultés budgétaires et les effets de la crise économique des Etats de lANASE ont exacerbé les problèmes que connaissent de nombreux ménages exposés à linsécurité alimentaire et réduit la capacité du gouvernement à réagir. Dans un tel contexte, il serait normalement approprié de mettre en uvre des programmes ciblés daide alimentaire au développement. Lexpérience prouve quune aide alimentaire ciblée (notamment sous forme de projets vivres-contre-travail) a été un instrument efficace et apprécié pour faire face aux problèmes de la pauvreté et de linsécurité alimentaire dans la République démocratique populaire lao.
Cependant, des informations fiables font défaut pour déterminer le nombre de ménages vulnérables et pour les localiser ainsi que pour définir les méthodes de ciblage les plus efficaces. Les méthodes permettant de répartir laide alimentaire ciblée ne sont actuellement pas adaptées aux besoins. Les donateurs sont donc encouragés à soutenir les efforts locaux et internationaux destinés à mieux identifier les groupes les plus vulnérables et la nature de linsécurité alimentaire des ménages ainsi quà élaborer des méthodes appropriées de ciblage des opérations daide alimentaire.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant. |
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Abdur Rashid |
Mme J. Cheng-Hopkins |
Les alertes spéciales et les rapports spéciaux peuvent aussi être reçus automatiquement par courrier électronique dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un courrier électronique à la liste électronique de la FAO à l'adresse suivante: [email protected] sans remplir la rubrique sujet, avec le message ci-après:
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